Le pendule

Voici ma première oeuvre complète. Il s'agit d'une nouvelle écrite pour un concours, que j'ai raté. La partie en italique était imposée.

Le Pendule

[i]Entendant claquer les talons de sa mère dans le couloir, Marion s’empressa de refermer le tiroir de son bureau. C’est là qu’elle conservait l’exemplaire du journal qu’elle avait reçu trois jours plus tôt. Kheops, ton nouveau magazine. C’est là surtout qu’elle cachait le gadget offert avec le numéro 1 de Kheops.
Comme d’habitude, sa mère entra sans frapper.
- J’ai commandé la télé pour ta chambre, dit-elle d’une voix mécanique. Et demain, on ira chercher ton chien. Tiens, ton argent de poche. Cinq cent euros, ça ira ?
Marion fit signe que ça allait. Après tout, c’était ce qu’elle avait demandé.
Sa mère posa les billets sur le bureau et sortit sans un mot de plus.
Marion frissonna. C’était incroyable. Le gadget Kheops fonctionnait à la perfection.[i/]
Kheops était un mensuel pour adolescents ayant pour thème la sorcellerie. Il parlait d’un peu toutes les formes de magies répertoriées et certaines n’étaient pas très nettes. En effet, un débat fortement médiatisé avait lieu à propos du magazine, notamment au sujet d’un article sur la nécromancie qui incitait plus ou moins à la profanation de tombes.
Grâce à cette campagne publicitaire pour le moins originale, Kheops affichait des ventes record, et Marion faisait partie des nombreux adolescents qui s’étaient rués sur le mensuel. D’ailleurs, elle avait tenté de mettre en pratique l’un des sortilèges que proposait le magazine : le sort de beauté.
Elle n’était pas particulièrement laide, ni particulièrement belle, mais les brimades qu’elle subissait quotidiennement au collège avaient fait naître en elle de nombreux complexes. Finalement, le sort n’avait pas agi mais elle ne s’était pas découragée pour autant. Elle avait donc essayé d’utiliser le gadget offert avec le premier numéro : un pendule.
Ce pendule était constitué d’une chaînette dorée, longue d’une vingtaine de centimètres, au bout de laquelle pendait une pierre semi-précieuse blanche en forme d’œuf. L’un des articles de Kheops le décrivait comme le moyen d’hypnose le plus simple et le plus efficace connu à ce jour, toutefois, il était aussi dit que seules certaines personnes douées de pouvoirs surnaturels étaient capables de l’utiliser correctement. Intriguée, Marion avait voulu essayer d’hypnotiser sa mère, plus pour s’amuser que dans l’espoir d’obtenir un quelconque résultat. Mais elle avait réussi. Sa mère avait été immédiatement plongée dans un sommeil comateux puis, quelques minutes plus tard, elle s’était réveillée et avait obéi à tous les ordres de sa fille. Finalement, elle était revenue à son état normal une heure plus tard mais elle était toujours d’accord pour donner une télé, cinq cents euros et un chien à sa fille.

Le lendemain matin, en allant au collège, Marion sortit le pendule de sa poche et arbora un sourire satisfait : ce pendule, c’était son passeport pour le bonheur. Apparemment, elle faisait partie de ces personnes douées de facultés héréditaires pour l’hypnose. Après tout, rien ne l’empêchait de s’en servir afin de donner une bonne leçon à Elise et sa bande de mijaurées. Marion et Elise se connaissaient depuis le CE2, et depuis le CE2 jusqu’à aujourd’hui -elles étaient en quatrième-, elles se détestaient mutuellement. Elles ne se souvenaient pas de l’origine exacte de cette haine mais Marion était incapable de supporter l’égoïsme, le narcissisme et la perfidie dont Elise faisait preuve. Tout en elle l’insupportait au plus haut point.
Soudain, un gloussement étouffé ramena Marion à la réalité. Elle se retourna et vit Elise, flanqué de Lucie et Aurélie, -deux de ses amies qu’elle n’appréciait pas plus- en train de se moquer d’elle. Marion pressa le pas en espérant éviter que les trois adolescentes ne la rattrapent, puis elle hésita. Et si elle utilisait son pendule ? Elle s’arrêta net. La jeune fille mit sa main dans la poche qui contenait le gadget. C’était tentant. Mais, si il ne fonctionnait pas correctement ? Elle aurait l’air plus bête que jamais. Toutefois, c’était une occasion rêvée pour rabattre le caquet de sa pire ennemie. Que faire ?
- Hé l’asociale ! Tu sais plus marcher ? lança Elise d’un ton arrogant.
Cette phrase mit fin aux hésitations de Marion. Elle fit volte-face et sortit le pendule de sa poche. Elise fut surprise par la réaction de son souffre-douleur habituel mais ne s’en inquiéta pas outre mesure. En revanche, lorsqu’elle se mit à balancer cette espèce de bijou en prononçant des paroles incompréhensibles, elle se demanda si sa victime n’avait pas définitivement sombré dans la folie. Ce fut sa dernière pensée. Marion acheva de psalmodier la formule permettant l’hypnose d’une personne haïe et Elise s’écroula. Ses deux amies, stupéfaites, eurent à peine la présence d’esprit de retenir sa chute. Marion se dirigea vers sa proie avec un air confiant, presque cruel et remit le pendule dans sa poche. Lucie tâta le pouls d’Elise puis regarda Marion avec une expression de terreur.
- Elle est morte ! Sorcière ! Tu l’as tuée !
Sa comparse poussa un glapissement horrifié et vérifia elle aussi le pouls de l’adolescente étendue.
- C’est vrai ! Elle est morte !
D’un commun accord, les deux jeunes filles fuirent en direction du collège en abandonnant le corps de celle qui dictait toutes leurs actions depuis le CE2.
Marion, hébétée, s’agenouilla à côté du cadavre. Elle sentit une larme couler le long de sa joue. Elle avait 14 ans et elle venait de tuer quelqu’un. Elle repensa à tout ce qu’Elise lui avait fait vivre. Depuis la primaire, elle l’avait humiliée, frappée et s’était arrangée pour que personne ne veuille devenir l’amie de Marion, mais malgré tout cela, elle ne put s’empêcher de regretter ce qui venait de se passer.
Elle tenta de se ressaisir. Normalement, le pendule ne devait pas avoir ce genre d’effet ! Pourtant, Elise était bien morte. Elle ne respirait plus, elle n’avait plus de pouls et son corps commençait déjà à se refroidir. Marion était désespérée. Comment avait-elle pu en arriver là ? Elle se remémora tout ce qu’elle avait fait mais elle ne trouvait pas où elle avait commis une erreur capable de produire de telles conséquences. Certes, l’article de Kheops disait que le pendule pouvait avoir des effets embarrassants s’il était mal utilisé. Il citait entre autres des pertes de mémoire ou des hallucinations, mais en aucun cas le pendule ne pouvait provoquer la mort. Elle réfléchit. Et si elle essayait de ramener sa pire ennemie à la vie ? Après tout, il devait bien y avoir une incantation dans Kheops qui était censée permettre ce genre de chose. Oui, c’était une bonne idée. Marion s’empressa de cacher le cadavre derrière une haie et retourna chez elle afin de consulter son magazine.

Quand Aurélie et Lucie arrivèrent au collège, elles se rendirent aussitôt au bureau des surveillants dans l’espoir de trouver quelqu’un capable de les aider. En arrivant dans la petite pièce, elles furent déçues : le surveillant en faction était Marc, le seul qui ne chouchoutait pas Elise et ses subordonnées. En les voyant arriver, il soupira et leur dit :
- Je suis occupé, revenez plus tard à moins que ça soit vraiment important.
- Ecoute Marc, commença Aurélie, tu vois qui c’est Marion Cerles ?
- Je t’ai dit de revenir plus tard si c’est pas important.
- Elle a tué Elise.
- Ouais, c’est ça, bon, dégagez, j’ai pas que ça à faire.
- Mais c’est vrai ! s’exclama Lucie. Elle a sorti une sorte de pendentif et elle a dit un truc que j’ai pas compris et Elise s’est écroulée ! Morte !
- Je bosse moi alors si vous pouviez dégager, ça me ferait plaisir.
- Mais…
- DEHORS !
Dépitées, les deux filles abandonnèrent et sortirent du bureau. Sans un mot, elles se dirigèrent vers la salle où elles avaient cours.
- J’arrive pas à croire qu’elle soit morte, murmura Lucie
- Ouais…
- Hé, attend, et si on s’était trompées ? Si ça se trouve, elle s’est juste évanouie et sa respiration et son pouls étaient tellement faibles qu’on ne les a pas sentis.
- Ouais, c’est possible…
- Il faut qu’on aille vérifier.
- D’accord.
Sur ce, elles se dirigèrent vers le portail du collège. C’était la première fois qu’elles séchaient les cours mais elle savaient parfaitement comment s’y prendre : en deux temps trois mouvements, elle étaient libres.

Marion parcouru le sommaire du premier numéro de Kheops. Cartomancie… Chamanisme… Nécromancie. En quelques instants, elle trouva un sortilège qui permettait de ramener les morts à la vie. Elle lut les instructions. C’était assez simple, il suffisait de prononcer une formule magique, tout en dansant autour du cadavre sur lequel on voulait utiliser le sort. Toutefois, il était conseillé, autant pour l’efficacité du sort que pour éviter qu’il ait des effets néfastes sur son lanceur, d’accomplir l’enchantement dans un lieu en hauteur. Marion savait où elle pourrait aller : sur le toit de la Tour. La Tour était un immeuble HLM d’une quinzaine d’étages dont le toit était très facile d’accès. Tellement facile que Marion allait parfois s’y réfugier afin d’admirer les couchers de soleils pour se consoler des brimades qu’Elise lui avait fait subir pendant la journée. Par curiosité, elle vérifia que l’article au sujet de l’hypnose ne parlait pas de mort et elle fut surprise de voir qu’il était dit, tout en bas de la page, que certaines personnes avaient des pouvoirs tellement puissants qu’elles pouvaient accidentellement tuer quelqu’un.
Sans perdre une seconde de plus, elle commença ses préparatifs. Elle vida son sac de ses affaires de cours et le rempli avec les différents ingrédients nécessaires à la réalisation du sortilège. En quelques minutes, tout était prêt. Alors qu’elle était sur le point de repartir, Marion réalisa qu’elle avait oublié quelque chose. Comment allait-elle faire pour transporter discrètement le corps d’Elise jusqu’à la Tour ? L’idée s’imposa d’elle-même : elle allait la mettre dans un sac poubelle. Elle alla en chercher un et reparti.

En voyant la dépouille d’Elise, Marion frissonna. En vérifiant que personne ne pouvait la voir, elle fit rentrer tant bien que mal le corps inerte dans le sac poubelle. Par chance, celui-ci était assez grand et il était impossible de deviner qu’il renfermait un corps. Elle balança le sac sur son épaule et se dirigea vers la Tour d’un pas rapide. Si elle se dépêchait, elle pouvait y être en moins de dix minutes. Les passants qu’elle croisait la regardaient d’un air tantôt étonné, tantôt méprisant mais personne ne semblait se douter du contenu macabre du sac poubelle. Marion était rassurée.
Elle ne se rendit pas compte que Lucie et Aurélie n’avaient rien perdu de la scène. Après s’être échappées du collège, elles étaient directement revenues sur les lieux de l’incident. Elles s’étaient ensuite cachées derrière un muret et avaient attendues dans l’espoir que Marion vienne. Elles n’avaient pas étés déçues. Lorsque Lucie la vit sortir le corps de leur camarade et le mettre dans un sac poubelle comme s’il s’agissait d’une quelconque ordure, elle voulu sortir de sa cachette et récupérer la dépouille de son amie avant que cette sorcière ne lui fasse quoi que se soit, mais Aurélie lui avait rappelé ce qui risquait de lui arriver si elle tentait d’arrêter la sorcière. Par peur de subir le même sort qu’Elise, Lucie avait finalement décidé de rester cachée et d’observer la suite des événements. Quand Marion était partie, elles avaient commencé à la suivre discrètement.
- Qu’est-ce que tu crois qu’elle va faire ? demanda Aurélie sur un ton peu rassuré.
- Je ne sais pas mais je ne la laisserais pas faire, se promit Lucie.

Quelques minutes plus tard, Marion arrivait au pied de la tour. C’était un grand bâtiment beige et marron, haut d’environ cinquante mètres. Il était entouré par un parking encombré de voitures en mauvais état et par un petit square mal entretenu. La plupart des appartements étaient insalubres mais tous étaient occupés, que se soit par leurs propriétaires légaux ou par des squatteurs. Marion entra dans le hall, prit son courage à deux mains et débuta son ascension : l’ascenseur était hors service depuis longtemps.
Lucie et Aurélie n’entrèrent pas tout de suite dans l’immeuble. Elles préféraient donner à Marion un peu d’avance pour deux raisons : d’abord parce qu’elles risquaient de se faire repérer si elles suivaient Marion de trop près dans la cage d’escalier et ensuite parce qu’à cause du poids du corps d’Elise, elle allait être ralentie. Cependant, elles n’étaient pas très à l’aise. Quand on est une adolescente de quatorze ans, il n’est pas recommandé de traîner dans un quartier comme celui-ci. Au bout d’une minute ou deux, elles se décidèrent à entrer.
Quand Marion arriva sur le toit, elle souffla un grand coup et se détendit. Tout allait bien se passer. Elle ouvrit le sac poubelle et sortit le corps d’Elise. En quelques instants, tout était prêt et elle s’apprêta à prononcer la formule qui rendrait la vie à sa pire ennemie.
- Arrête, sorcière !
Marion se tourna vers la porte qui donnait accès au toit. Aurélie et Lucie venaient d’arriver. Avant qu’elle puisse dire quoi que se soit, Lucie se jeta sur elle et Aurélie se précipita aux côtés du corps d’Elise dans l’espoir qu’elle soit vivante. Lucie, totalement enragée, tenta de mettre Marion à terre mais celle-ci se défendit comme elle le put et réussit à garder son équilibre tant bien que mal. Elles continuèrent ainsi de se battre mais Marion perdait petit à petit du terrain et se rapprochait de plus en plus du bord du toit. Aurélie, qui était à présent convaincue qu’Elise était belle et bien morte, s’évertuait à les calmer mais ni Lucie ni Marion ne l’écoutait.
Soudain, Marion se rendit compte que ses pieds n’étaient qu’à une vingtaine de centimètres de bord. Tout sembla se passer au ralenti. Lucie sauta sur Marion, l’attrapa par les bras et la poussa dans le vide. Marion dans une tentative désespérée de sauver sa vie, s’agrippa à Lucie, ce qui n’eut pour effet que de l’entraîner dans sa chute.

Juste avant de mourir, Marion vit le pendule qui avait causé sa perte sortir de sa poche et le regarda scintiller au soleil un bref instant.

elle est ou la partie en italique ? *je me sens blonde aujourd'hui... sa se voit ?*

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa je vien de la trouver !! sauf que sa a pas marché quand tu as voulu mettre en italique.... ou ne tout cas chez moi sa marche pas....^^'''

pk tu dis que tu l'as raté ?

Parce que je n'ai pas été sélectonné pour participer à l'étape nationale tout simplement.
PS : la deuxième chronique de la plene lune arrive demain ! je l'ai déjà écrite à la main mais j'ai la flemme de la taper.

J'aime bien la facon d'écrire, l'histoire en elle même est bien mais je trouve que tu aurais dut la prolongée un peu!!!

Invité

Moi je t'aurai selectionné Smile

bah sa va dépendre des histoires qu'on fait les autres aussi.... pcq il était certainement pas le seul à concourir..... mais moi j'aime bien se que t'as fait !!!

mdr si j me souviens bien ta nouvelle a fait l'unanimité dans le car pour revenir d'Angleterre non ?

ahj si y'avais une personne qui trouvais sa moyens... c'était qui déja ? *a la mémoire courte*

M'enfin même devigny et pétro t'avaient félicité, non ?

moi je redis ce que j'avais dit : c'est génial !! faut que t'en fasse d'autres des comme sa ^

EDIT : t'avais pas le choix entre deux débuts différents ??

Si, tu veux que je le mette.
pour la petite histoire, c'était Marie qui avait pas aimé. Ca m'étonne pas.
Pour Kumiko : Moi aussi j'aurais volontier prolongé l'histoire, mais la longueur était limitée et j'ai atteint pile cette limite.

En tous cas, merci à tous pour vos compliments!!!

*Pars perfectionner la deuxième chronique pour se rattraper de la première qui est plutot ratée*

C'est normal ce sac poubelle vleu contenant une sale pouffe ne sait pas apprécier la littérature et les oeuvres de mon nounours !! *calîne son nournours pour le consoler*